Travailler pour une génération sans VIH

Ces dernières années, Haïti a fait d’énormes progrès dans la lutte contre le VIH et le sida : le nombre de nouvelles infections a diminué, les décès liés au sida ont été réduits et l’accès aux traitements s’est amélioré. Pourtant, la petite île a encore un long chemin à parcourir pour se libérer du VIH. Environ 55 % de toutes les personnes séropositives des Caraïbes vivent en Haïti.

Les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée

Comme dans de nombreux endroits, les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée par la stigmatisation et les pratiques culturelles. En Haïti, les jeunes femmes ont trois fois plus de risques d’être séropositives que les jeunes hommes. Le docteur Jenny Edouard et son équipe dévouée de l’hôpital pédiatrique St Damien luttent pour une génération sans sida en Haïti.

Le Dr Edouard mesure un patient

Prise en charge de plus de 4 000 enfants par an

Le Dr Jenny Edouard se bat pour un Haïti sans VIH depuis qu’elle a obtenu son diplôme de la faculté de médecine de Port-au-Prince en 2006. Elle coordonne désormais un programme de soins de santé et de lutte contre le VIH à l’hôpital pédiatrique St Damien, un hôpital de 224 lits qui fournit chaque année plus de 70 000 services médicaux aux enfants et à leurs familles. Le Dr Edouard supervise un programme de santé communautaire et de lutte contre le VIH qui fournit des soins à plus de 4 000 enfants par an, avec un accent particulier sur l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME).

« Nous avons fait d’énormes progrès dans l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Nos programmes de prévention de la transmission mère-enfant (PTME) ont eu un impact et ont été efficaces pour réduire la transmission du VIH en Haïti. La mortalité infantile a diminué et lorsque les mères participent au programme, leurs enfants ont la possibilité de vivre sans être infectés par le VIH. Bientôt, nous espérons voir en Haïti une nouvelle génération sans VIH », dit le Dr Edouard.

Lutter contre la stigmatisation du VIH

Le Dr Edouard explique : « La prévention de la transmission mère-enfant est un défi en Haïti. Nous constatons que les femmes reportent les soins prénatals précoces, nous avons du mal à suivre nos patientes dans les zones rurales, le nombre d’accouchements dans les hôpitaux est faible et, surtout, la stigmatisation du VIH, qui fait que les femmes craignent que leur partenaire les abandonne ou use de violence si elles rejoignent le programme. Ce sont les choses contre lesquelles nous nous
battons ».

Une approche familiale des soins et du traitement du VIH

« Les services de PTME ouvrent la porte aux soins et au traitement du VIH, non seulement pour les femmes, mais aussi pour leurs partenaires et leurs familles. Nous pensons qu’un investissement accru dans le programme de PTME peut avoir un impact significatif sur la survie des mères et des enfants séropositifs en Haïti. Malgré les nombreux défis auxquels nous sommes confrontés chaque jour, nous sommes incroyablement fiers de faire ce que nous faisons », déclare le Dr Edouard.

« Notre programme de lutte contre le VIH, avec des services intégrés de PTME, fonctionne incroyablement bien. Presque tous les enfants des femmes enceintes séropositives soutenues par notre établissement sont exempts de VIH. Ces dernières années, nous avons dû faire face à de regrettables réductions budgétaires qui nous ont fait perdre du personnel. C’est pourquoi nous sommes plus que jamais reconnaissants envers les partenaires qui soutiennent ces programmes importants. »