Nous accueillions 392 réfugiés

Haïti traverse toujours une crise humanitaire. Récemment, la violence des gangs s’est propagée davantage à Kenscoff, dangereusement proche du village d’enfants NPH. Dans le quartier de Gode et aux alentours du poste de police local, de nombreux habitants ont été contraints de fuir leurs maisons.

Dans notre village d’enfants de Kenscoff vivent 340 de nos enfants – dont 53 en situation de handicap – ainsi que 100 employés venant de Port-au-Prince.. Ce qui était autrefois un lieu sûr dans les montagnes est désormais une zone bouclée, entourée de violence. Kenscoff se trouve sur la seule route permettant de fuir la ville, mais elle est désormais contrôlée par des groupes armés qui profitent du flux massif de réfugiés.

À ce jour, 392 personnes ont cherché et trouvé refuge dans notre village d’enfants de Kenscoff depuis le regain de violence : parmi eux, 145 enfants âgés de six mois à douze ans et 247 adultes. Nous devons donc désormais prendre soin non plus de 440 personnes (nos enfants et employés), mais de 800 personnes sur notre site de Kenscoff.

NPH Haïti lutte corps et âme pour protéger les enfants et les réfugiés vulnérables. Cependant, la situation se détériore de jour en jour.

Pénuries alimentaires et peur

La situation dans le village d’enfants s’aggrave en raison du manque de provisions. Grâce aux efforts courageux du prêtre et médecin Rick Frechette, des équipes de NPH et de l’hôpital St. Luke (partenaire de notre hôpital pédiatrique St. Damien), des sacs de riz, de haricots et de l’huile ont récemment pu être transportés de Port-au-Prince à Kenscoff. Le voyage était risqué, car des points de contrôle avaient été mis en place à la fois par la police et par des groupes armés.

Les réserves alimentaires, initialement prévues pour durer deux semaines, s’épuisent rapidement en raison de l’afflux de réfugiés.

Les familles à l’étage scolaire de notre programme de Kenscoff reçoivent des produits d’hygiène.

Il n’y a pas de plan C

L’évacuation des enfants du village d’enfants de Port-au-Prince vers Kenscoff était le plan B. Mais selon nos collègues, ce plan B ressemble désormais à une prison, car partir est impossible. Ils sont encerclés par des groupes armés et ne peuvent pas s’échapper. Il n’y a pas de plan C, aucune autre issue que de rester dans le village. Nos enfants sont en sécurité, mais ils vivent dans une peur constante. Chaque soir, ils redoutent la nuit, car personne ne sait ce qui peut arriver dans l’obscurité.

Père Rick arrive avec des provisions alimentaires et des produits de première nécessité.