Apporter de l’aide à Haïti en temps de crise

En Haïti, l’hélicoptère va et vient toute la journée pour évacuer les étrangers du pays. Mais nous restons sur place, infatigables et déterminés à ne laisser personne derrière. L’impact de la crise humanitaire cause d’immenses souffrances et l’aide d’urgence reste d’une importance cruciale. Notre collègue, Gena Heraty de NPH Haïti, donne une mise à jour de la situation actuelle.

La réalité de la crise : 60 % ont fui la capitale

Avril 2024 – « L’hélicoptère va et vient toute la journée. Juste au-dessus de nos têtes, en direction de l’ambassade américaine. La plupart des étrangers sont partis. Alors que je le vois passer, je pense à toutes ces personnes qui n’ont pas la possibilité de partir.Je pense à notre infirmière, les yeux gonflés après une nuit de pleurs. Je pense à l’un de nos employés qui est devenu tellement maigre car il n’arrive plus à dormir ni manger à cause de la peur qui le hante. Je pense à cette femme qui a été tuée parce qu’elle n’a pas donné d’allumettes au gang qui voulait mettre le feu à une maison.

Nous avons donné à notre personnel du riz et du poisson pour Pâques. Ils les ont eux-mêmes aussi partagés avec d’autres. La nourriture devient un grand défi pour tout le monde. Il en va de même pour les soins de santé. Des bâtiments scolaires sont incendiés. Et 50.000 personnes ont fui la capitale en 3 semaines. Des gens qui n’ont nulle part où aller.

L’hélicoptère revient. Les fenêtres tremblent. Mais nous n’abandonnons pas les Haïtiens, nous resterons jusqu’à la fin, pour tous ceux qui ont besoin de notre aide. Merci pour votre soutien ! »

Comme vous le lisez, plus de 60 % des habitants de la capitale ont fui vers le sud d’Haïti. À Pétionville et à Delmas, des zones autour de la capitale largement épargnées jusqu’à présent, la situation se dégrade également. Les gangs y sèment le chaos et la terreur, et les décès de civils sont quotidiens. La situation met aussi le moral du personnel de NPH à rude épreuve, mais ils continuent courageusement.

Première aide d’urgence rendue possible grâce aux donateurs belges

Grâce au soutien de nos donateurs, nous avons déjà collecté plus de 39 000 euros en Belgique.

Cela nous permet d’offrir une aide d’urgence très rapidement. « Les fonds collectés sont utilisés pour fournir des biens essentiels aux personnes dans le besoin. Comme de la nourriture, de l’eau, des soins médicaux, un abri ou de l’argent », explique Kenson Kaas, directeur de NPH Haïti.

Nous avons pu aider plus de 140 familles de réfugiés et 19 familles de membres du personnel, qui ne pouvaient plus rentrer chez eux, en leur fournissant des produits de base. Des colis alimentaires contenant du riz, des haricots, de l’huile, des pâtes et du lait ont été distribués à 501 familles et étudiants.

Nous avons aidé un certain nombre d’ex-pequeños ayant de gros problèmes financiers dus à l’instabilité. Et aussi l’hôpital pour enfants St Damien avec une première livraison d’eau, de nourriture, d’équipement médical et de carburant pour qu’il puisse continuer à fonctionner.

Appel à une aide prolongée en temps de crise à Haïti

Cependant, les défis énormes soulignent le besoin critique d’un financement à long terme. Près de 70 % des ménages de la capitale connaissent une insécurité alimentaire grave. Et presque tous les hôpitaux sont fermés. « La collecte de fonds d’urgence reste donc cruciale pendant encore un certain temps pour fournir une aide directe aux personnes et aux enfants en temps de crise en Haïti. Le nombre de réfugiés augmente, les prix des denrées alimentaires continuent d’augmenter et l’importance de notre hôpital pour enfants continue également d’augmenter. Nous continuons à travailler sans relâche, mais pour vous donner une idée : aujourd’hui, il y a encore 600 messages non lus dans ma boîte de réception, demandant de l’aide », explique Kenson.

De même, l’hôpital pour enfants St Damien a besoin d’un financement durable pour offrir des soins de santé de haute qualité.

Aidez notre hôpital pour enfants

Afin de garantir la sécurité de notre personnel hospitalier et d’ainsi permettre à l’hôpital de rester ouvert, le système de crise (ouverture 24/7) sera encore en vigueur pour un certain temps, représentant un coût de 335.000 € pour tenir 3 mois. Par ailleurs, le nombre de consultations pédiatriques et de grossesses à risque a fortement augmenté ces dernières semaines. Devant les portes de l’hôpital, des mères se rassemblent quotidiennement avec leurs enfants malades. Notre personnel médical doit prendre la douloureuse décision de savoir quels enfants seront soignés ce jour-là.

Ellie Jean, de Petit-Goave, raconte aussi comment l’hôpital pour enfants a récemment accueilli son jeune fils Lens. « Nous n’avions plus aucun espoir jusqu’à ce que nous puissions aller à Saint Damien. On nous a dit que Lens est atteint d’une leucémie. Même dans ces circonstances exceptionnelles, nous nous sommes sentis tellement bien accueillis. C’est l’un des rares hôpitaux qui offre encore aujourd’hui des soins médicaux. Sans eux, mon fils ne serait probablement plus là », déclare Ellie.

Pourquoi il y a encore de l’espoir et pourquoi votre soutien est important pour l’avenir

Parfois, les gens nous demandent pourquoi ils devraient encore soutenir Haïti. Y a-t-il encore de l’espoir ? Ces témoignages montrent qu’ensemble nous faisons une énorme différence. Rick Frechette, fondateur de l’hôpital pour enfants, résume cela comme suit : « Il n’y a pas plus de 3.000 membres de gangs. Mais ils contrôlent 3 millions de personnes. Ces personnes ne méritent-elles pas notre aide ? Ne méritent-elles pas d’humanité ? Ensemble, nous sommes assez forts. Avec de l’aide et des dons, nous parvenons à apporter du changement et de l’espoir ».

C’est pourquoi nous poursuivrons dans les mois à venir le programme de crise pour aider Haïti, les enfants de NPH, les familles, les employés et les patients de l’hôpital pour enfants.

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