Géhy Jean Noel est un « ex-pequeño » (quelqu’un qui a grandi dans notre village d’enfants) et a écrit un témoignage sur le séisme qui a frappé Haïti le 14 août dernier. Heureusement, il n’a pas été blessé et a immédiatement pris les devants pour se rendre dans le sud du pays (la région la plus touchée) afin d’y apporter son aide.
Le tremblement de terre de 2010
Le 12 janvier 2010 est la première fois que j’ai vécu un tremblement de terre. Je vivais dans le village d’enfants Sainte Hélène à Kenscoff avec mes frères et sœurs de NPH. Ce n’était pas du tout facile comme situation, vous pouvez l’imaginer. Nous avons fait l’expérience de la mort.
Découragement dans le sud
Hier, je me suis rendu dans le sud du pays, plus précisément à Les Cayes. J’étais très motivé à aider les victimes du séisme, mais j’avais aussi la peur au ventre face à l’insécurité qui règne dans cette région. J’étais accompagné d’autres personnes qui avaient très peur des bandits qui vivent là-bas. Mais nous avons pris le risque. Au premier obstacle, notre véhicule, une ambulance, est tombé en panne (ce véhicule donne plus de sécurité et nous permet d’aller plus vite). Cependant, nous avons pu continuer notre chemin.
Tout au long de la route d’Aquin menant aux Cayes, des barricades avaient été érigées par des personnes en quête de soutien.
Nous avons rencontré beaucoup de monde et entendu énormément de témoignages vraiment tristes et terribles, dépassant l’entendement humain.
J’ai visité des quartiers où 80 % des maisons ont été totalement détruites ou endommagées. Nous avons vu des victimes allongées dans les rues, une énorme désolation dans les yeux…
Nous n’avons pas besoin de poser de questions aux victimes, nous pouvons tous voir leur visage et leur regard en dit long.
Perte personnelle
Personnellement, j’ai perdu un oncle sous les décombres.
Malgré tous les efforts déployés pour nettoyer la zone où se trouvait sa maison, son corps n’a toujours pas été retrouvé. C’était un homme bon et aimé par la famille…
Ce n’est pas facile d’accepter la perte de quelqu’un qu’on aime. Que Dieu dans sa bonté ait pitié de lui et l’accepte à ses côtés.
Les besoins sont énormes
Le pire dans tout cela, c’est qu’on prévoit des ouragans en Haïti. Les besoins sont plus qu’urgents. Les victimes ont absolument besoin de soins médicaux, de tentes, de tôles, de bois de chauffage, d’eau et de nourriture. Un abri temporaire nous est réservé. Nous voulons agir avant que la tempête ne frappe. Des volontaires nous attendent sur place. Ce week-end, nous sommes aux Cayes et nous allons aider les victimes, et aussi essayer de donner de l’espoir aux victimes. Nous avons besoin de vous.
Haïti a besoin de votre aide !
Aidez les victimes en leur offrant les besoins élémentaires nécessaires!
Géhy Jean Noel